Voici le texte du communiqué publié le mardi 27 septembre 1988, à Séoul, par le C.I.O. pour annoncer la disqualification de Ben Johnson après la finale du 100 mètres plat : <em>Recommandation de la Commission médicale du C.I.O. à la Commission exécutive du C.I.O. qui l’a approuvée à l’unanimité : “L’échantillon d’urine de Ben Johnson (Canada, athlétisme, 100 mètres) recueilli le samedi 24 septembre 1988, a révélé la présence de métabolites d’une substance interdite : le stanozolol (stéroïde anabolisant). La Commission médicale du C.I.O. a discuté les arguments avancés par la délégation canadienne : le Dr Stanish, médecin chef de la délégation a expliqué que le champion du monde soupçonnait qu’un produit interdit avait pu être mêlé à la boisson qu’il avait dans son sac le jour de la course (une infusion de salsepareille). Néanmoins, le profil stéroïdien ne permet pas de maintenir une telle allégation.” La Commission médicale du C.I.O. recommande la sanction suivante : “Disqualification de ce concurrent des Jeux de la XXIVe olympiade à Séoul. Cette décision est indépendante de toute sanction que la fédération internationale concernée pourrait adopter en application de ses propres règles”.</em> Le 30 septembre, Ben Johnson remet une déclaration signée qui paraît dans le Sun de Toronto du 1er octobre 1988 : “Je tiens à affirmer clairement que je n’ai jamais pris sciemment de drogues illégales et qu’aucune ne m’a jamais été administrée. J’ai toujours cru, et je le crois plus que jamais aujourd’hui, que ces drogues n’ont pas leur place dans notre société. Au cours des deux dernières années, j’ai subi une dizaine de tests. Ils ont tous été négatifs. Le plus récent a été fait autour du 17 août. Tous ces tests, à ma connaissance, étaient poussés et complets. Je sais pertinemment que tous les médaillés olympiques sont testés et, comme vous le savez tous, je n’allais pas à Séoul pour perdre. Je m’attendais bien à gagner une médaille d’or et je m’attendais très certainement à être testé. Aucune raison au monde n’aurait donc pu me pousser, dans ces circonstances, à prendre une drogue illégale. Si c’est effectivement mon échantillon d’urine qui a été testé, je demande alors instamment que les autorités compétentes ouvrent une enquête afin de découvrir comment tout cela s’est produit. Je suis innocent et j’espère avoir la possibilité de le prouver.” Le 4 octobre, Ben Johnson tient sa première conférence de presse à Toronto. Devant cent cinquante journalistes, il lit un communiqué et déclare : “Je n’ai jamais, à ma connaissance, pris des produits dopants”. Le silence et les mensonges de Ben Johnson finissent par user plusieurs personnes de son entourage. Angella Taylor-Issajenko, trente ans, musculeuse membre du Mazda Optimist Track Club, copine d’entraînement de Ben Johnson, cinquième du 100 mètres des Championnats du monde de Rome en 11″09, craque et dévoile tout dans une interview au Toronto Sun. “Je suis écœurée de tout cela. Ben prend des stéroïdes. Je prends des stéroïdes. Jamie nous les fournit et Charlie, bien qu’il ne soit pas un expert, est bien au fait de ce qui se passe”. Le début de l’année 1989 voit la mise en place par le gouvernement canadien d’une commission d’enquête présidée par le juge Charles Dubin, pour faire la lumière sur la drogue dans le sport et principalement sur le phénomène des stéroïdes anabolisants. L’entraîneur de Ben Johnson, Charlie Francis, fait alors des déclarations. Ben consommait des stéroïdes depuis 1981. D’autres athlètes de son club comme Angella Issajenko, Desai Williams, Tony Sharp ou encore Mark McKoy en étaient également les adeptes. Angella Issajenko notait tout sur son cahier d’entraînement, les séances de travail, mais aussi les doses, la fréquence des produits dopants absorbés… Elle avoue s’être dopée depuis 1979, elle reçoit la prescription de Dianabol ®. En 1981, elle s’approvisionne en R.F.A., auprès de Brian Oldfield, lanceur de poids américain, ex-recordman du monde, en tablettes d’Anavar ® et en testostérone. En 1983, le Dr Kerr (”grand gourou du dopage en Amérique”) lui prescrit de l’Anavar ® et des hormones de croissance. En mars 1984, elle écrit dans son journal : “Ma peau est devenue si épaisse qu’il est difficile d’y faire une piqûre.” Après cinq ans d’utilisation de stéroïdes, elle constate qu’elle souffre d’hypoglycémie. Le Dr Robert Kerr, déclare devant la Commission d’enquête du juge Dubin que 90 p. cent ou plus de l’élite internationale des sprinters se dopaient. Robert Kerr, prescrivait lui-même des anabolisants il y a déjà vingt ans, et il a fourni en stéroïdes vingt médaillés des J.O. de Los Angeles. Il précise aussi la vitesse à laquelle le marché noir des stéroïdes anabolisants s’était développé et combien les Européens, en particulier ceux des pays de l’Est, étaient en avance dans la recherche, par biopsie, des meilleures programmations possibles en stéroïdes. Les aveux. Ben Johnson, disqualifié après sa victoire au 100 mètres des Jeux de Séoul pour dopage au stanozolol, a admis devant la Commission d’enquête canadienne sur le dopage à Toronto, qu’il avait pris des stéroïdes anabolisants au cours de sa carrière d’athlète. Mais il s’est défendu d’avoir consommé des produits dopants de son propre chef et a bien insisté sur le fait qu’il l’avait fait seulement parce que son entraîneur et son médecin, en qui il avait pleinement confiance, le lui avaient conseillé. Lorsque Charlie Francis, son unique entraîneur à qui il a été présenté alors qu’il n’avait que quinze ans, lui a conseillé quatre ans plus tard, en 1981, de prendre des stéroïdes anabolisants, il a été réticent au début, dit-il. Ce n’est qu’en 1983, a-t-il raconté, qu’il a pris conscience que les pilules bleues de Dianabol ® ou roses de stanozolol que Francis lui donnait de la main à la main étaient des substances interdites par les règlements de l’athlétisme. Puis le Dr Jamie Astaphan a pris en main son “programme de stéroïdes” et lui a injecté régulièrement de 1984 à 1986, trois fois par semaine, cette substance blanchâtre que le médecin appelait furazabol. Contredisant les déclarations de Francis et d’Astaphan selon qui le champion savait très bien ce qu’il prenait et qu’il était même curieux, Ben Johnson a affirmé qu’il ne portait à ces substances qu’un intérêt limité. On lui disait de les prendre car il pourrait ainsi courir plus vite, récupérer plus rapidement, soulever plus de fonte à l’entraînement. Alors, il les prenait. Parfois, il manquait certaines injections et était sermonné par Charlie Francis, a-t-il dit. Ben Johnson prenait des stéroïdes durant deux périodes de six semaines et une troisième période de deux semaines chaque année. Les avantages que procurent ces produits sur les performances ne sont plus à démontrer. En 1987, Johnson établit les records du monde du 50 mètres en 5″55, du 60 mètres en 6″41 et du 100 mètres en 9″83 le 30 août à Rome. L’entraîneur de Ben Johnson, Charlie Francis, publie en 1992 “Le Piège de la Vitesse”. Son livre est la première révélation publique sur l’affaire Ben Johnson. “La Commission Dubin avait remis à un laboratoire à des fins d’analyse un échantillon du stéroïde injectable que les membres de mon groupe prenaient depuis trois ans. Le laboratoire rendit publiques ses conclusions ; elles révélaient que l’échantillon n’était pas du furazabol (ou estragol). C’était du stanozolol, le stéroïde très largement utilisé, qui avait été trouvé dans les urines de Ben à Séoul. Je n’en revenais pas, j’étais consterné. Je n’aurais jamais permis à mes sprinters d’utiliser une solution injectable connue du C.I.O.” Entraîneur d’un groupe de sprinters canadiens, Charlie Francis, commente toutes ses méthodes d’entraînement et plus spécifiquement l’utilisation des produits dopants. “À l’automne 1979, il devint indispensable de composer avec le grand “facteur X” de l’athlétisme : les stéroïdes anabolisants.” La sprinter Angella Taylor fut la première athlète de Charlie Francis à se doper : 5 mg de Dianabol ® par jour, trois semaines de suite, avec trois semaines d’écart entre deux cycles. Le tout est prescrit par un médecin et l’athlète est suivie régulièrement avec des examens sanguins. ” Après une année d’expérience et de recherche en la matière, le Dr Astaphan s’apprêta à prendre en charge notre programme de dopage pour 1985. Il supprima les hormones de croissance à Ben, estimant qu’elles étaient surestimées sauf pour accélérer la guérison d’une blessure. Il conseilla également la prise d’une version injectable et aqueuse de Dianabol ®, plus efficace d’après lui que les comprimés de Dianabol ® que nous utilisions précédemment. Le médecin ferait lui-même dans son bureau de Toronto les piqûres de stéroïdes, celles de vitamines B12 4 et d’inosine 5 . Il contrôlerait ainsi mieux le processus que s’il avait donné à chaque sprinter un flacon de comprimés.” “À l’automne 1985, le Dr Astaphan annonça qu’il avait trouvé un nouveau stéroïde injectable et digne d’intérêt. Il l’appelait l’estragol (il le baptisa plus tard furazabol qui était son vrai nom générique) et semblait très excité par son potentiel. L’estragol avait une structure moléculaire semblable à celle du Winstrol ®, il présentait plusieurs avantages. Il serait mieux supporté par l’organisme. Il serait plus sûrement éliminé par le corps que le Dianabol ® et il était virtuellement indétectable”. Un mois avant les J.O. de Séoul, Ben Johnson commence son programme de deux semaines de prises de stéroïdes : trois piqûres d’estragol et trois autres d’hormone de croissance. Francis écrit : “Notre emploi du temps prévoyait un délai d’élimination de treize jours avant un meeting de préparation prévu à Tokyo - où il ne devait pas y avoir de contrôle antidopage - et de vingt-six jours avant la finale de Séoul.” Le juge Dubin conclut dans son enquête que lorsque le Dr Astaphan a proposé l’estragol à ses patients en 1985, il leur administrait en fait du stanozolol, produit qui était le Winstrol-V ® qu’il avait acheté à la Sterling Drug Ltd, et sans leur avouer que c’était un produit vétérinaire. 1993 - Ben Johnson, la récidive. Deux ans et demi après Séoul, Johnson reprend la compétition en janvier 1991. Pendant sa suspension il a subi au total cinq contrôles antidopage. Ben Johnson fait à nouveau la une des journaux en mars 1993 lorsqu’il subit un deuxième contrôle positif. Lors de ses sorties hivernales, chacun avait pu remarquer que le Canadien avait retrouvé ses pectoraux d’antan. La vitesse n’était pas exceptionnelle (6″60 au 60 mètres et 5″65 au 50 mètres) mais la silhouette ressemblait à celle de 1988. Marc Ventouillac explique dans l’Équipe comment Ben Johnson a pu être contrôlé positif. “Un excès de confiance. Oui, ça doit être ça, un excès de confiance. C’est sans doute parce qu’il avait été testé le 15 janvier au meeting d’Hamilton que Ben Johnson a commis LA bêtise de sa vie. Bien plus grave par ses conséquences que celle qu’il commit en 1988. Passé au contrôle le 15 janvier, le Canadien a dû penser qu’on le laisserait tranquille ce 17 janvier, lors de la réunion I.A.A.F. de Montréal. Alors, il a pris quelque chose, sachant qu’un taux élevé de testostérone disparaît rapidement. Un facteur qui explique que ses urines soient restées d’une clarté absolue les 15 et 22 janvier, jours où il a été également testé. Manque de chance pour lui, il a aussi été invité à remplir un flacon le 17. Le 16 ou le 18, cela aurait été sans conséquence. Mais le 17, si. Car les analyses se sont montrées sans pitié. On pensait à un taux de testostérone de 1/6, il était en fait de 1/10,3. Soit bien au-delà du taux courant, qui est normalement celui de… Ben Johnson lui-même. Les cinq membres de la commission antidopage de l’I.A.A.F. avaient sous les yeux toutes les courbes des analyses du Canadien. Son profil était celui de monsieur Tout-le-monde : 1/1. Dans ces conditions, les débats n’ont pas traîné. Un peu plus d’une heure quand même pour bien étudier le cas. Avant de rendre, à l’unanimité le verdict : Ben Johnson a été contrôlé positif en raison de la présence dans ses urines d’une substance interdite, la testostérone.”
DéfinitionAndrogènes et anabolisants sont des hormones stéroïdiques dont la structure dérive de celle de la testostérone et qui exercent, outre leur effet sexuel spécifique, une action anabolisante protidique. Les deux activités virilisante et anabolisante sont actuellement difficilement dissociables. Effets recherchés par les sportifsLes anabolisants ont surtout commencé à être utilisés en milieu sportif vers 1960. Ils furent d’abord employés dans les disciplines où la force pure devait être développée (lancers, haltérophilie). On les rencontre en athlétisme dans les disciplines nécessitant une augmentation globale de la force : les lancers et aussi dans les disciplines nécessitant le renforcement de groupes musculaires tels que le sprint et les sauts. Dans son Dictionnaire des substances et procédés dopants en pratique sportive, de Mondenard note les effets recherchés par les sportifs : - Augmentation de la confiance en soi. - Croissance musculaire (en conjugaison avec une alimentation accrue en protéines). - Amélioration de la capacité à s’entraîner à doses considérables. - Stimulant de la volonté, de l’agressivité. - Recul du seuil de la fatigue. - Intensification de la libido. - Meilleur aspect physique (culturistes). Risques d’accidents et incidentsLes stéroïdes anabolisants exposent la personne qui en fait usage à de sérieux risques pour sa santé physique et mentale. Certains des effets de ces substances sont irréversibles même quand le consommateur cesse d’en faire usage. En 1970 dans l’Équipe, Gaston Meyer s’interroge déjà sur le danger de prendre des anabolisants, ces “engrais” qui développent le muscle et qui sont de plus en plus utilisés par les sportifs. Il écrit dans l’éditorial : “Ils sont de nature à provoquer des troubles graves, à retardement peut-être.” Il cite un médecin américain qui a tenté une expérience sur des haltérophiles en Californie : “Bientôt, ils en sont arrivés à prendre leurs comprimés comme on mange des bonbons. J’ai alors constaté des affections prostatiques, des cas d’atrophie des testicules. J’ai aussitôt arrêté l’expérience.” Michel Leglise, médecin-chef du Centre de préparation olympique de Vittel commente en 1974 les étonnants résultats des nageuses de la R.D.A. “Ces nageuses possèdent des masses musculaires et graisseuses inhabituelles chez des filles aussi jeunes. Elles ont une qualité de peau assez particulière, un peu de pilosité pas normale chez une fille de cet âge, une voix un peu curieuse et des signes dans la démarche. Ces signes peuvent faire penser à des apports hormonaux sans donner de certitude absolue.” Risque de virilisationC’est le principal danger de l’androgénothérapie car actuellement aucun anabolisant de synthèse n’est dépourvu d’effet virilisant. - Virilisation pilaire, hirsutisme : apparaissant rapidement lors d’un traitement par anabolisants, elle est irréversible même après l’arrêt du traitement. Une pilosité de caractère masculin va apparaître en des zones normalement glabres. L’Équipe Magazine révèle en 1994 que la sprinter berlinoise Martina Blos (11″19 au 100 mètres en 1976) s’était retrouvée, sous l’effet des anabolisants, avec une extension des poils de son pubis sur tout l’abdomen ! - Virilisation vocale, voix rauque et grinçante: les adolescentes et les femmes en période préménopausique sont les plus exposées à ce risque. On note successivement un enrouement, une sensation de corps étranger au niveau du larynx, une baisse d’intensité avec instabilité vocale. À ce dernier stade la virilisation vocale est irréversible. Arrêt de la croissance chez l’enfantAu stade parapubertaire, l’administration d’androgènes entraîne une soudure prématurée des cartilages de conjugaison avec arrêt de la croissance (petite taille définitive). Le livre de Berendonk a révélé les pratiques du dopage en R.D.A. Des recherches prescrites par l’État étaient menées sur des mineurs. Un entraîneur montre comment on agissait dans les clubs : “Ceux qui avaient quinze ans et dont le corps était adulte, devaient avaler les comprimés… Je recevais les comprimés de la part du médecin du club pour chaque jeune athlète, les jeunes étaient dans l’obligation de se taire. Je l’ai avoué à plusieurs parents d’une façon confidentielle, mais aucun père et aucune mère n’a retiré son enfant de l’école spécialisée…” Atteinte hépatiqueEn 1984, Overly et coll. rapportent le cas d’un homme de vingt-six ans atteint d’un carcinome hépatocellulaire. Celui-ci avait utilisé pendant quatre ans différents androgènes dans le but d’accroître sa masse musculaire. Trois mois après son hospitalisation, le jeune athlète décédait. L’autopsie révélait que le foie avait pratiquement laissé la place à une tumeur et aussi la présence de métastases pulmonaires et intra-abdominales. Les auteurs relatent trente-trois cas de malades avec l’association androgènes - tumeurs hépatiques notés dans la littérature. En janvier 1993, Detlev Gerstenberg, ancien recordman de R.D.A. du marteau, décède à trente-cinq ans d’un cancer du pancréas provoqué par les anabolisants. Son père accuse: “Ils ont dopé mon fils à mort !” La presse allemande accorde une large place à cette disparition. “Ils lui ont fait prendre pendant dix ans des anabolisants comme l’Oral-Turinabol ® et de la testostérone”, a notamment expliqué le père du champion, ajoutant que la carrière de son fils avait été interrompue très tôt par la maladie et les blessures. Gerstenberg, qui fut champion d’Europe junior en 1975, avec 71,74 mètres, se classa quatrième aux Championnats d’Europe en 1978 et cinquième à ceux de 1982 ; il avait obtenu la quatrième place des Jeux de Moscou en 1980, année au cours de laquelle il battit trois fois le record de R.D.A., le portant finalement à 80,50 mètres. Gerstenberg, qui appartenait au S.C. Dynamo, club contrôlé par la Stasi, mesurait 1,86 mètres pour un poids de forme de 115 kg. Il ne pesait plus que 43 kg lorsqu’il fut traité pour l’hépatite qui devait l’enlever. Selon le professeur Else Ackermann, pharmacologue de grande notoriété : “L’hépatite aiguë est un des habituels syndromes du dopage et de ses conséquences. C’est comme une bombe à retardement qui peut éclater des années après la fin du traitement. Dès la décennie 70, nous avions pu enregistrer toute une série d’hépatites frappant des jeunes filles, athlètes de haut niveau. Leurs cas étaient enregistrés dans des registres spéciaux, qui ont été retrouvés. Ce fut une pratique courante en R.D.A.” GynécomastieChez les sportifs consommateurs d’anabolisants hormonaux, on peut voir fleurir sur leurs thorax des seins féminins. Le paradoxe des seins féminins chez l’athlète masculin dopé à l’hormone mâle est dû à l’abus de certains androgènes - testostérone, stéroïdes anabolisants. Il faut souligner que tous les consommateurs de testostérone ou hormone mâle ne sont pas automatiquement exposés à une gynécomastie en raison de la variabilité importante de la présence de récepteurs aux œstrogènes dans la glande mammaire d’un sujet à l’autre. Dans Le Piège de la Vitesse, Charlie Francis l’entraîneur de Ben Johnson, rapporte que le sprinter avait développé une gynécomastie en octobre 1987. Des révélations provenant de l’ex-Allemagne de l’Est indiquent que plusieurs haltérophiles est-allemands ont été opérés au cours des années 1980 pour diminuer le volume de leurs seins qui s’étaient développés en raison des méthodes de dopage. Troubles cardio-vasculaires et métaboliquesL’infarctus du dopé est un accident vasculaire assez fréquent chez le dopé aux anabolisants, dont les parois artérielles sont altérées. Un sprinter finlandais de dix-sept ans est décédé en 1984 d’un arrêt cardiaque au cours d’une séance d’entraînement. L’autopsie a révélé que son cœur avait été déformé par l’absorption de stéroïdes anabolisants, a déclaré le Dr Paulina Reance de l’université d’Oulu. En novembre 1991, un ancien champion olympique révèle comment il a failli mourir du dopage. Vladimir Kiseliev, champion olympique du poids en 1980 à Moscou, est passé tout près de la mort cinq ans après son succès, à cause du dopage. En 1985, Kiseliev se met à souffrir de tension artérielle ; en l’espace d’un mois, il perd 25 kg et doit être ranimé cinq fois. Mais les médecins tardent à diagnostiquer la maladie. “Au début personne ne savait ce que j’avais. Dans les moments les plus imprévisibles, ainsi parfois quand je conduisais, ma vue se brouillait complètement, je ne voyais que du noir et tombais dans un état comateux.” Il pense alors qu’il a un cancer jusqu’à ce qu’un médecin lui révèle que sa maladie résulte de l’utilisation passée de préparations à base d’hormones. Interrogé à l’époque sur le danger d’une telle consommation, Kiseliev répondit qu’il “voulait avant tout avoir de bons résultats sportifs. En plus, mon entraîneur me rassura tout le temps, il me dit qu’il n’y avait rien à craindre avec ce produit et qu’il avait été essayé depuis longtemps à l’Ouest. Les sportifs étrangers l’utilisaient et non sans succès”. L’ex-recordman du monde du lancer de marteau, l’Allemand Uwe Beyer, décède en avril 1992 à l’âge de quarante-huit ans d’un infarctus au cours d’une partie de tennis. Il avait été champion d’Europe en 1971 avec un jet à 72,36 mètres et recordman du monde la même année avec 74,30 mètres. Il est toujours surprenant de voir un champion de haut niveau décéder si jeune. Le journaliste Henri Haget raconte dans l’Express “La vie et la mort de Momo des Minguettes”. Un dimanche d’octobre 1992, Mohamed Benaziza est mort d’un œdème pulmonaire dans une chambre d’hôtel d’Amsterdam. Il avait trente-trois ans. Et ce n’était plus le même homme. Une carrure de semi-remorque, des biceps gros comme des melons. Dans les salles de musculation, ses copains le surnommaient “Momo”. Et lorsqu’il eut conquis le titre de Monsieur Univers, en 1987, les Américains le rebaptisèrent “the Giant Killer”. Le petit monde du body-building professionnel est un milieu impitoyable. Tenu par les Américains. Pas de catégories de poids, pas de contrôle antidopage. La jungle. Au printemps 1991, les policiers lyonnais avaient effectué une descente à son domicile. Ils y avaient trouvé de quoi retaper un régiment de la Garde républicaine: une panoplie de produits vétérinaires, d’anabolisants, de médicaments. Comme le clenbutérol. Un bêta-stimulant destiné aux asthmatiques, qui possède la caractéristique à haute dose, d’augmenter la masse musculaire. Mais selon de Mondenard, ils le prennent à la cuillère : sept ou huit fois les doses que l’on prescrit aux grands malades. Deux culturistes français sont décédés à cinq jours de distance en mai 1994. Olivier Kopf, Toulousain de trente ans, et François Vanneron, cinquante-six ans, qui tenait une salle de musculation à Sainte-Savine, près de Troyes, dans l’Aube, étaient affiliés à des fédérations dissidentes à la Fédération française d’haltérophilie de musculation et de culturisme, dont le succès a été assuré par le fait qu’elles permettent à leurs pratiquants d’échapper aux “affres” du contrôle antidopage. Kopf est mort subitement à son domicile quelques jours après une série de concours. Sa fiancée a admis qu’il prenait des anabolisants. Le cas de Vanneron est différent. Il venait de faire un Grand Prix quand très fatigué, il s’est rendu chez le médecin qui a détecté un infarctus. Il est mort à la clinique, quelques jours après : il lui a fait une défibrillation cardiaque sans pouvoir le ranimer. Développement de tumeurs prostatiquesEn 1970, sept lanceurs de poids américains auraient été opérés de la prostate. La même année, un lanceur de poids tchécoslovaque est mort d’un cancer de la prostate à vingt-trois ans. Son décès semble dû à l’absorption d’anabolisants. Il avait réussi 18 mètres au lancer du poids. Effets psychiatriquesLors d’une enquête sur l’utilisation des stéroïdes par des athlètes américaines, Strauss note que presque toutes les femmes reconnaissent une augmentation de leur agressivité et que cela leur pose des problèmes relationnels. Le discobole danois Kaj Andersen se jette d’une tour de la cathédrale de Viborg, en 1973, après avoir subi sans succès un traitement psychiatrique, à la suite d’une cure intense de produits anabolisants. Il avait vingt-neuf ans. Accidents tendineuxLes accidents tendineux peuvent aller de la simple tendinite traînante et récidivante jusqu’aux ruptures tendineuses complètes. Pelizza donne l’explication suivante : sous l’effet de l’anabolisant, le muscle s’hypertrophie, l’attache tendineuse, elle, ne se développe pas en conséquence. Lors d’une contraction musculaire violente, cette attache est soumise à une traction plus importante que normalement. Très schématiquement, plus le muscle est volumineux, plus le risque de rupture est grand lors d’un effort bref et intense. Un exemple célèbre d’accident est celui survenu à l’haltérophile finnois Kaarlo Olavi Kangasniemi qui était champion olympique à vingt-sept ans aux Jeux de Mexico. “Au printemps 1968, souffrant des muscles abdominaux et sur les conseils d’un médecin, j’ai commencé à prendre des anabolisants. Deux cachets par jour, suivis d’une injection intramusculaire. Ce traitement me permit de guérir vite et je me sentais beaucoup plus fort. L’engrenage infernal débutait. Ce fut ensuite les blessures à répétition et les opérations. On me traita après à la cortisone et… le drame se produisit à l’automne 1975. D’un côté, les anabolisants m’avaient doté d’une masse musculaire trop concentrée et, de l’autre, la cortisone avait fragilisé l’ossature. En plein effort à Kajaali, alors que je tentais de soulever une barre à 160 kg, le muscle de l’omoplate gauche a éclaté et la barre m’est retombée d’abord sur la tête, puis sur la nuque. J’ai perdu connaissance, ma vie était foutue”. Hyperséborrhée et acnéChez la femme, l’action des androgènes sur les glandes sébacées est rapide. Il faut trois semaines environ avant l’apparition d’une séborrhée. Risques rénauxEn 1985, le discobole hongrois Janos Farago disparaît à l’âge de trente-huit ans, emporté par un cancer. Dans une interview publiée par un quotidien de Budapest, madame Farago déclare que son mari avait pu, grâce aux anabolisants, grossir de 35 kg (95 à 130 kg), et voir ses performances suivre la même courbe. Par la suite, il souffrait de troubles hépatiques et d’inflammation rénale aiguë. Il dut de surcroît subir l’ablation d’un rein. Sa veuve a déclaré que son mari avait été victime de l’utilisation des drogues qu’il avait absorbées pendant de nombreuses années. Autres casEn 1989, Christina Knacke, qui fut en 1977, à l’âge de quinze ans, la première nageuse sous la minute au 100 mètres papillon, accuse : son enfant souffre de malformations, en raison du dopage aux anabolisants qu’elle a reçu au cours de sa carrière. “Tous les sportifs considérés comme des espoirs olympiques reçoivent des triples doses d’anabolisants quotidiennes sous forme de comprimés délivrés par l’institut de médecine sportive de Kreischa, près de Dresde, raconte Christina Knacke. C’est à l’âge de quinze ans que j’ai été invitée à prendre des pastilles dont on m’a dit, comme aux autres, qu’il s’agissait de vitamines. On commençait à détruire ma santé sans que je le sache. En 1978, les médecins m’ont sortie de l’équipe sélectionnée pour les Championnats du monde à Berlin-Ouest, sans que mes performances soient en cause : j’ai appris qu’ils avaient décelé des traces d’anabolisants dans mes urines alors qu’ils ne m’en avaient pas administrés depuis 137 jours. En 1980, peu après les J.O. de Moscou, on doit m’opérer du coude droit. Les stéroïdes anabolisants ont attaqué l’enveloppe de l’os. Ce n’est plus un os, mais du cristal… Aujourd’hui, après trois opérations, il est en plastique ! On m’a fait des piqûres ; on m’a mis des attelles, des broches. Ça se cassait encore. On m’a donné des narcotiques pour supporter les opérations. On m’a prélevé de la mœlle osseuse dans la colonne vertébrale… Mon équilibre hormonal était tellement atteint que ma fille, dès sa naissance, souffrait de spasmes fiévreux. Elle a dû subir un traitement d’un an et demi à l’hôpital afin d’être soulagée. Les médecins ne m’ont pas caché que l’équilibre hormonal d’adrénaline de ma fille avait été profondément perturbé en raison de l’ingestion continuelle d’anabolisants que l’on m’avait imposée. Ma fille était une enfant de la dope !”. Le joueur de football américain Lyle Azaldo, qui était parti en lutte contre le dopage, est décédé à quarante-trois ans d’un cancer au cerveau. Il avait attribué sa maladie à deux décennies d’utilisation de stéroïdes. “J’espère que, durant les cinq ou dix années à venir, d’autres voix s’élèveront pour dire: “Regardez-moi, j’étais ce molosse et je suis devenu ce légume après avoir pris ces produits” a déclaré le Dr Exum responsable du service de contrôle antidopage au Comité olympique américain.
La chronique dopage continue avec des exemples en Allemagne (ex RFA et RDA)Le programme scientifique de dopage organisé en R.D.A. jusqu’en 1990 a permis au sport est-allemand de figurer parmi l’un des plus performant au monde. Aujourd’hui, quelques anciens athlètes et scientifiques de l’Allemagne de l’Est dénoncent ce qui a été une organisation rationnelle du dopage. Le Dr Werner Franke et sa femme Brigitte Berendonk, spécialiste de pentathlon, de disque et de poids dans les années soixante, font partie des allemands faisant campagne contre le dopage. Ils publient en septembre 1991 un livre “Doping Dokumente” dans lequel ils citent nommément 261 athlètes, parmi lesquels tous les grands champions de ces dernières années en R.D.A. “Nous avons la preuve qu’un véritable programme de dopage avait bel et bien existé entre 1968 et 1989 pour plusieurs centaines d’athlètes dans les disciplines les plus variées. Plus de trois cents médecins et scientifiques y ont participé, la plupart étant des médecins du sport ou des spécialistes de l’endocrinologie, de la pharmacologie, de la physiologie ayant un diplôme de “sciences de l’entraînement”. Le principal but du programme était l’amélioration de la performance, et de plus en plus aussi le contournement du dépistage lors des contrôles internationaux antidopage. Ce but a été atteint, puisque depuis 1978 et la lanceuse de poids Ilona Slupianek, aucun athlète de R.D.A. n’a été trouvé positif durant une compétition. Tout athlète subissait obligatoirement un contrôle d’urine complet avant de quitter le pays pour une compétition internationale, de manière à vérifier que les substances prohibées étaient indétectable. 1977 - Des anabolisants à la Coupe d’Europe.Ilona Slupianek (R.D.A.) est disqualifiée pour un an après sa première place au lancer du poids en Coupe d’Europe. Dernière est-allemande convaincue de dopage, sa dose d’androgènes par voie orale était alors de l’ordre de 2 600 mg par an. Un an et seize jours plus tard elle remporte le titre européen. En 1980, aux J.O. de Moscou, elle remporte la médaille d’or avec un jet à 22,41 mètres (record olympique et record du monde). 1987 - Mort tragique de Dressel.Birgit Dressel, vingt-six ans, l’une des meilleures athlètes de R.F.A., quatrième de l’heptathlon aux derniers Championnats d’Europe, à Stuttgart, avec 6 487 points, est décédée le 10 avril 1987 dans des circonstances très troublantes après avoir été traitée par piqûre, quelques jours avant, pour un lumbago. Une autopsie a révélé une allergie au produit qui lui a été injecté. Ses douleurs dorsales ayant été très vives, elle fut hospitalisée d’urgence et devait décéder par arrêt cardiaque. En 1986, Birgit Dressel n’était qu’une athlète très moyenne. Elle naviguait aux alentours de la soixantième place au classement mondial de la discipline, quand elle fut prise en main par le Dr Armin Klümper, professeur de médecine sportive. Il dirigeait un dispensaire spécial de traumatologie à Auwald, près de Fribourg. Les athlètes de haut niveau s’y rendaient comme en pèlerinage. Il était le père du sport allemand. Après quelques mois de traitement à Auwald, Birgit Dressel fit des progrès foudroyants. Elle passa de la trente-troisième à la sixième place mondiale en une année seulement. En seize mois, on lui avait fait environ quatre cents injections de produits divers. Elle allait voir Klümper tous les mois. Il la piquait, et elle repartait avec des stocks de pilules, qu’elle entreposait dans son armoire à pharmacie. Après sa mort, on y a découvert toutes sortes de médicaments contre la sclérose cérébrale, l’allergie, l’ostéoporose, les colites, les palpitations cardiaques, les œdèmes ainsi que des anabolisants. Comme elle se plaignait toujours du dos, il lui fit absorber un mélange contenant des vitamines, du zinc, de l’argent, du phosphate de calcium et du soufre. Klümper s’occupa aussi de ses douleurs sciatiques avec une préparation contenant des sels d’or. Un jour à l’entraînement, elle lançait le poids lorsqu’elle ressentit, une fois de plus, des douleurs au niveau des lombaires. Un médecin, Thomas Kohlbacher diagnostiqua une contracture et lui administra un anti-inflammatoire. Le soir, elle n’allait pas mieux. Elle se rendit au centre médico-sportif de Mayence, où on lui prescrivit une combinaison d’antalgique pour combattre sa souffrance. Son état ne fit que s’aggraver durant deux jours. “Elle est morte de douleur”, expliqua Kohlbacher en larmes. Klümper, lui, se borna à constater la tristesse de cette affaire. 1992 - Série noire pour les Est-Allemandes.En janvier 1992, Katrin Krabbe, la double championne du monde de Tokyo sur 100 et 200 mètres part s’entraîner en Afrique du Sud, sous la direction de son coach, Thomas Springstein, et en compagnie de ses coéquipières de Neubrandenburg : Silke Moeller (ex-Gladisch, ancienne double championne du monde) et Grit Breuer (deuxième sur 400 mètres à Tokyo). Les trois athlètes sont appelées à se présenter à un contrôle inopiné le 24 janvier. Les échantillons sont ensuite envoyés à Cologne au laboratoire de M. Donike. Selon le quotidien allemand Das Bild qui révèle l’affaire : “Le laboratoire n’a certes pas découvert d’anabolisants, mais les analyses sont absolument identiques, comme si elles provenaient d’une seule et même personne !” Krabbe, Breuer et Moeller auraient utilisé un cathéter intravaginal contenant une urine étrangère et identique. Selon certains experts, le véritable donneur serait en fait la femme de l’entraîneur de Krabbe. Le 15 février, les trois Allemandes sont suspendues quatre ans pour tricherie lors d’un contrôle antidopage. Springstein et Krabbe s’en remettent alors à la justice. Krabbe ne cesse de proclamer son innocence depuis que l’affaire a éclaté. Or, en droit allemand, le recours à la justice suspend automatiquement la décision d’une instance sportive fédérale. Quelques semaines plus tard, le 5 avril, la suspension est levée par la commission de discipline de la Fédération allemande d’athlétisme. L’avocat des championnes, Reinhard Rauball, a réussi à convaincre les juges sportifs que la manipulation avait pu survenir entre la collecte de l’urine et l’arrivée des flacons au laboratoire de Cologne. De son côté, la fédération n’a pas été en mesure d’apporter la preuve formelle que les échantillons avaient été manipulés par les athlètes. Dans l’Équipe du 6 avril 1992, Alain Billouin écrit : “Ahurissant, consternant et ridicule. Le tour de passe-passe juridique qui, en l’espace de quarante-huit heures, a permis à la commission de Darmstadt de blanchir royalement Katrin Krabbe et ses petites copines du Neubrandenburg, est l’un des plus beaux camouflets infligé à ceux qui, sous la houlette du C.I.O., militent en faveur d’un sport sain et débarrassé de cette gangrène, ce fléau, cette perversion du dopage.” La commission d’arbitrage de l’I.A.A.F. acquitte à son tour les trois Allemandes en juin 1992. 1992 - Du clenbutérol pour les Allemandes.Un mois après l’acquittement, Katrin Krabbe et Grit Breuer sont contrôlées positives le 20 juillet 1992 lors d’un contrôle inopiné. L’analyse révèle la présence dans leurs urines de clenbutérol, un médicament utilisé contre la bronchite et l’asthme qui a la propriété d’améliorer les performances et d’augmenter la masse musculaire, le Spiropent ® (produit dopant assimilé aux stéroïdes anabolisants). Manuela Derr avoue par lettre à la Fédération allemande d’athlétisme avoir consommé du clenbutérol. Thomas Springstein, l’entraîneur des trois sprinters, endosse toute la responsabilité du contrôle positif. Il a reconnu s’être procuré le clenbutérol “sur le marché noir”. Les trois Allemandes sont suspendues quatre ans par leur fédération en août 1992. Elles font appel et le 30 mars 1993, la sanction est ramenée à un an pour Krabbe et Breuer et à huit mois pour Derr. Pour leur défense, les athlètes déclarent avoir utilisé le clenbutérol à titre curatif, pour soigner des crises d’asthme, ignorant que le produit figurait sur la liste des médicaments interdits. Le conseil de l’I.A.A.F. décide en août 1993 d’infliger à Katrin Krabbe, Grit Breuer et Manuela Derr, une suspension de deux ans, dont le point de départ est fixé au 23 août 1993. 1993 - Décès de Gerstenberg.En janvier 1993, Detlev Gerstenberg, ancien recordman de R.D.A. du marteau, décède à trente-cinq ans d’un cancer du pancréas provoqué par les anabolisants. Gerstenberg, qui fut champion d’Europe juniors en 1975, avec 71,74 mètres, se classa quatrième aux Championnats d’Europe 1978 et cinquième à ceux de 1982 ; il avait obtenu la quatrième place des Jeux de Moscou en 1980, année au cours de laquelle il battit trois fois le record de R.D.A., le portant finalement à 80,50 mètres. Gerstenberg, qui appartenait au S.C. Dynamo, club contrôlé par la Stasi, mesurait 1,86 mètres pour un poids de forme de 115 kg. Il ne pesait plus que 43 kg lorsqu’il fut traité pour l’hépatite qui devait l’enlever. |
|
|
|